le Lieutenant Colonel Henry

Un illustre personnage est enterré au cimetiere de Pogny, et l histoire qui l accompagne est peu reluisante.

Il s'agit du lieutenant -colonel Henry que l 'affaire Dreyfus à mis sur le devant de la scène.

Hubert-Joseph Henry, né le 2 juin 1846 à Pogny, dans la Marne et mort le 31 août 1898 au fort du Mont Valérien.

En mai 1893, le commandant Henry est attaché à la section de statistiques du service des renseignements français.

Son travail consiste à surveiller l'activité des autorités allemandes, notamment en utilisant des agents doubles,
parmi lesquels Marie Bastian, une femme de ménage employée à
l’ambassade d’Allemagne.

C'est elle qui lui confie, fin septembre 1894, le fameux bordereau qui déclenche l'affaire Dreyfus.

  Une enquête interne attribue la rédaction du bordereau à Alfred Dreyfus, qui est arrêté quelques jours plus tard.

Appelé à témoigner lors du procès à huis clos de Dreyfus en conseil de guerre, Henry accable le suspect :

« Le traître que nous recherchions, c’est lui ! Je le jure ! »

Alors que l'épouse d'Alfred Dreyfus demande la révision du procès, Henry adresse le 2 novembre 1896
à ses supérieurs un document qu'il prétend avoir récupéré à l’ambassade
d’Allemagne et qui accuse explicitement Dreyfus de trahison. Ce
document, qu'il a en fait lui-même réalisé, est connu sous le nom du
« faux Henry ». Il s’agit d’un montage d'éléments de deux lettres,
retouchées et imitées,  décrivant Dreyfus comme un
traître à la France 

  Henry compose de nouveaux faux pour accréditer la culpabilité de Dreyfus. Les motivations de Henry ont largement été débattues. Selon les uns, il aurait agi sous la pression de l’état-major. « Il a écrit un faux, en présence des agissements du colonel Picquart, pour sauver l’armée qui se trouvait dans une impasse terrible par la mauvaise foi de ses ennemis », déclarera son épouse lors du procès de Rennes en 1899.

Selon les autres, parmi lesquels Jean Jaurès, Henry souhaitait s’attirer les bonnes grâce de sa hiérarchie en lui apportant des pièces décisives dans l’espoir d’être récompensé par sa nomination à la tête du service des renseignements.  En échange de sa protection l'État-major lui demande de rédiger un document destiné à incriminer à nouveau Dreyfus. Henry s'empresse de le communiquer à la presse.

L'accusation ne manquera pas d'évoquer le « faux Henry » lors du procès Zola qui se déroule du 7 au 23 février 1898. Picquart, contre lequel est entamée une procédure de réforme, est convaincu de l'innocence de Dreyfus et du rôle machiavélique de Henry.

Il faudra attendre juillet 1898 et l'initiative du nouveau ministre de la Guerre, Godefroy Cavaignac, qui veut clore à tout prix le dossier, pour que l’État-major prenne enfin conscience de la véritable nature du « faux Henry ».

Le 30 août, le colonel Henry avoue son forfait .  Henry est arrêté et emprisonné au fort du Mont Valérien.

Le lendemain, il se tranche la gorge au rasoir dans sa cellule. Cavaignac démissionne. Esterházy s’enfuit en Angleterre.

L’opinion commence alors à douter de la culpabilité de Dreyfus.

Les antidreyfusards, eux, font de Henry un de leurs héros.

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